La treizième édition du rapport « Planète vivante » du WWF dénonce la disparition croissante de nombres d’animaux vertébrés. Mais pour la première fois, des pistes d’action pour inverser la courbe sont esquissées.
Plus ça va, moins ça va. Le rapport bisannuel du WWF sur « l’indice planète vivante » (IPV) constate une baisse constante des vertébrés sauvages peuplant la planète aux côtés des hommes. Se basant sur les évaluations scientifiques de 21.000 populations de vertébrés de 4.000 espèces de mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons dans le monde compilées avec l’aide de la Société zoologique de Londres (ZSL), l’ONG révèle que depuis 1970, le nombre de ces animaux a baissé de 68%. Cet IPV était de 60% en 2018, de 58% en 2016. On constate donc une accélération de l’érosion de la biodiversité, un phénomène prévisible. « En 2016, nous avions estimé que nous serions à 67% en 2020 si un effort important n’était pas engagé et nous ne sommes malheureusement pas beaucoup trompés », regrette Véronique Andrieux, directrice générale du WWF France.
Le rapport s’attarde peu sur les cas particuliers et ne constitue pas une litanie d’espèces en déclin comme la disparition de 68% des gorilles des plaines en RDC ou de 60% des moineaux en France. Si l’on apprend que c’est en Amérique latine-Caraïbes que l’érosion est la plus forte avec une baisse de 94% des animaux sauvages, le WWF s’appesantit plutôt sur les causes humaines de cet effondrement du monde sauvage. « 2/3 des surfaces terrestres sont utilisées par l’agriculture, 75% de la surface des continents sont altérés par l’homme, 13% seulement des océans sont exempts des activités humaines, 70% des zones humides ont été détruites depuis 1970 », énumère Véronique Andrieux. Ce sont d’ailleurs les milieux d’eau douce qui paient le plus lourd tribut avec un effondrement de 84% des 3.741 populations vivant dans les rivières, lacs et marais suivies par les scientifiques.
Article de Sciences et Avenir